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Ganesh dansant: I Ketut Tulak et le sens du détail

  • Olivier
  • 23 nov.
  • 2 min de lecture

Dernière mise à jour : 17 déc.

Ganesh par I Ketut Tulak
Ganesh par I Ketut Tulak, deuxième moitié du XXe siècle, 26,5 cm, collection personnelle

Cette petite figure de Ganesh dansant est signée I Ketut Tulak. Bien que Tulak soit généralement reconnu comme un maître, on trouve peu d’informations en français ou en anglais à son sujet. Né en 1927, il semble avoir été actif jusqu’au début du XXIe siècle. Son travail témoigne d’un sens aigu de la ligne et d’une remarquable capacité à varier les styles dans la représentation des thèmes traditionnels, en naviguant entre grâce et espièglerie. Il a également produit des reliefs de très grand format figurant des visages masculins grimaçants qui illustrent sa maîtrise de l’art de la caricature.


Ganesh est le dieu à tête d’éléphant. Il est le fils de Shiva et Parvati. Mais les versions concernant sa naissance diffèrent, et il est parfois donné comme le fils de Parvati seule. Selon la tradition, il aurait servi de scribe à Vyasa pour la rédaction du Mahabharata. Dieu de la sagesse, de l’intelligence et de la prudence, il est celui qui écarte les obstacles. Il est souvent représenté avec un corps juvénile, parfois dans une attitude de danse exprimant joie et vitalité.


Ganesh par I Ketut Tulak

C’est ainsi que Tulak a choisi de le montrer avec cette sculpture. Le dieu à tête d’éléphant est saisi dans une pose dynamique et gracieuse. Il affiche un large sourire. Son corps bien en chair allie la fluidité des lignes – comme celles définissant les contours de la trompe, qui semblent couler en accompagnant le veinage du bois – à une attention très fine à certains détails anatomiques. De subtiles variations dans le modelé laissent deviner le jeu des muscles sous la peau. Sur le pied ou à l’arrière du genou, Tulak va jusqu’à suggérer les tendons par de discrètes lignes en relief. La faible surface de contact entre le socle et la figure – Ganesh est debout sur la pointe du pied gauche, le droit suspendu à trois millimètres du socle – constitue un petit tour de force et exprime élégamment l’idée d’instant suspendu.


Ganesh par I Ketut Tulak détail

D’après ce que j’ai pu constater, il arrive que certaines statues de Tulak présentent de nettes similitudes – dans le choix et le traitement du motif – avec celle d’I Made Runda, un autre maître de la même période. Les deux sculpteurs se connaissaient-ils? Ont-ils collaboré? Ou se livraient-ils à une sorte de dialogue à distance, par créations interposées? Je ne dispose pas, pour l’heure, de connaissances qui permettraient de répondre à ces questions.

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